Responsable Data Management & Back-Office Socle Digital Workplace

Quel est ton parcours ?
J’ai un parcours que l’on considère souvent comme atypique en France. J’ai grandi, étudié et pour une majeure partie de ma carrière, vécu à l’étranger. J’ai fait des études alliant école de commerce, comptabilité et formation juridique entre les Etats Unis et la France. J’ai commencé ma vie professionnelle dans le monde de l’audit puis du financement de projets d’infrastructure avant de me réorienter vers le conseil en stratégie opérationnelle et devenir directrice des opérations en start up. J’ai ainsi pu évoluer dans des environnements très différents, entre le fond d’investissement, la banque, mais aussi les fintechs.

En quoi consiste ton métier ?
Au sein de mes équipes nous distinguons 3 grandes familles d’activités.
La première gère les activités du Socle pour lesquelles il n’y a pas d’ingénierie (achats de matériel pour CAGIP et les entités), achat et gestion de la flotte mobile, gestion du parc de PC et d’imprimantes. La seconde s’occupe de la gestion des volumes de facturation des produits du Socle et de la relation avec les entités (questions sur les produits). Quant à la troisième elle se concentre sur l’automatisation, la centralisation, la fiabilisation et l’analyse de données du Socle.

En tant que manager, j’ai une vision globale du périmètre à couvrir pour assurer la cohérence des analyses et de la communication qui en est faite. J’analyse et je priorise les besoins afin d’atteindre les objectifs fixés.

Ce que tu aimes dans ton métier ?
Aucun jour, aucune heure ne se ressemblent ! Chaque semaine vient avec son lot de rebondissements et il faut à la fois comprendre vite, s’adapter, reprioriser sans trop dévier de la ligne directrice. Souvent, il faut faire le tampon pour ingérer les informations et les distiller aux équipes de manière à ne pas trop les perturber dans leur quotidien.

Le management dans la production informatique demande d’avoir la peau un peu épaisse pour savoir réagir dans différents contextes. Dans mon rôle, qui est très transverse, je dois mettre à profit quasiment l’ensemble de mes compétences acquises (finance, compta, projet, management, stratégie, efficacité opérationnelle), et prendre assez de hauteur pour apporter une plus-value dans les réflexions.

En tant que femme du numérique, as-tu rencontré des obstacles dans ton parcours, si oui lesquels ? As-tu trouvé des solutions, des leviers ?
Je ne viens pas d’une formation IT et j’ai dû me mettre à niveau, écouter, apprendre et travailler davantage pour être reconnue et légitime dans mes fonctions peu importe mon genre. Cela a fonctionné et je le dois à la fois à ma ténacité, ma volonté d’apprendre mais aussi à ceux qui m’ont tendu la main initialement et sont sortis des sentiers battus pour voir mes capacités d’apprentissage et ma motivation sans s’arrêter à l’expertise.

Dans le monde de la finance, il y avait déjà très peu de femmes et de moins en moins avec la séniorité. Dans l’univers de l’IT, il y a en a très peu tout court. De mon point de vue, le principal obstacle reste le plafond de verre des postes de direction. Certains diront que ce sont les femmes qui s’autocensurent, d’autres que c’est générationnel, je pense qu’il n’y a pas de réponse unique mais que c’est un obstacle pour les femmes qui rentrent dans une entreprise et ne peuvent pas s’identifier à un rôle-modèle. C’est un cercle vicieux contre lequel il faut agir.

Quels sont les avantages à travailler dans l’IT ?
Je suis du genre à aimer les casse-têtes et il faut souvent y réfléchir à deux fois pour proposer une solution à la fois propre et fonctionnelle, qui réponde aux contraintes techniques, de temps, de prix, et de sécurité ! C’est donc un univers dans lequel on peut s’épanouir en tant qu’expert en se formant à des nouvelles technologies, ce qui aide à trouver des solutions de contournement ou d’amélioration.

Par ailleurs, l’environnement IT est généralement beaucoup plus sain que d’autres secteurs. Les gens sont parfois un peu bruts de décoffrage mais on sait à quoi s’attendre, et les choses sont dites. Cela ne correspond pas à tous les caractères mais quand c’est le cas c’est pour moi plaisant de ne pas avoir à s’embarrasser de « frou-frou » pour dire les choses.

Un conseil ?
N’ayez pas peur de vous orienter vers l’informatique. Si vous êtes un peu logique et que vous aimez résoudre des problèmes vous y trouverez votre compte ! En tant que femme, c’est le bon moment pour rentrer dans ce monde parfois inconnu. Nous sommes peu nombreuses, donc souvent plutôt chouchoutées et écoutées, c’est une chance.

Trouvez des femmes ou des hommes qui vous inspirent et n’hésitez pas à les contacter, les rencontrer. Même si tous les parcours sont différents, c’est intéressant d’apprendre des erreurs / réussites des autres.

Enfin n’ayez pas peur du changement, ne vous arrêtez pas aux idées reçues, poussez les murs : avec un peu de persévérance et de motivation tout est possible, j’en suis la preuve ! Trouvez des gens qui sont prêts à vous faire confiance.